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Rugby marocain: une «remontada» inattendue

Des ballons de rugby. © Copyright : DR
Alors que le Maroc du rugby se voyait au fond du trou, voilà qu’il opère une véritable «remontada» avec cette élection. Elle est de bonne augure pour la suite. Le ministère a enfin un interlocuteur bien placé pour reconstruire une fédération en lambeaux.

Le rugby marocain patauge depuis quelques années déjà dans des conflits internes qui ont failli aboutir à la radiation de la Fédération Royale Marocaine de Rugby lors de la dernière réunion de World Rugby. Heureusement, grâce à l’entregent de personnalités influentes du rugby mondial, l’instance mondiale du ballon ovale s’est contentée de suspendre l’affiliation de la fédération nationale et l’empêcher de toute activité internationale pour une durée à définir.

Ce n’est pas la première fois que le rugby national est suspendu. En 2020 déjà, alors que le Maroc devait affronter la Côte d’Ivoire pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2023, la fédération avait été condamnée à des sanctions très lourdes: interdiction de participer à toute compétition officielle, condamnation à cinq ans de suspension de l’ancien président, M. Tahar Boujouala, et dissolution du Bureau fédéral.

Cette fois, avec l’intervention des autorités, il y avait un réel espoir d’entrevoir une sortie honorable pour ce sport. Malheureusement, un travail de coulisses inefficace et des ambitions totalement étrangères aux besoins du rugby feront capoter cette dernière tentative de réconciliation du monde du rugby.

En fait, World Rugby avait fixé un ultimatum à la FRMR en novembre 2022, par lequel elle demandait la tenue d’une assemblée générale élective tout en exigeant la mise en place de nouveaux statuts conformes à ceux de l’instance internationale. Cette assemblée n’a pas pu se tenir malgré la vigilance du ministère de tutelle représenté par deux membres. C’est la présence, illégale, de certains clubs qui pose problème. Ces clubs ont été créés avec l’unique ambition de les faire participer aux élections et, surtout, de les faire voter afin de maintenir au pouvoir une équipe dirigeante défaillante, incompétente et illégitime selon les critères de World Rugby. A cet égard, il convient de préciser que «le droit de vote dans les assemblées est réservé aux seuls clubs qui pratiquent le rugby à XV». Or, la plupart d’entre eux ne possèdent ni équipe de rugby à XV, ni centre de formation pour les jeunes, ni site pour la pratique de ce sport. Devant cette déplorable situation, World Rugby a fini par sévir.

Pendant de longues années, la fédération marocaine jouait dans la cour des grands, elle faisait partie de la FIRA, devenue Rugby Europe en 2014, et participait à ce titre aux championnats organisés pour les pays européens. Entre 1967 et 1997, le Maroc a atteint deux fois le podium de la première division du championnat. C’était en 1970-1971 et en 1971-1972. Les anciens se souviennent des matchs contre la Roumanie, l’Espagne, le Portugal ou encore l’Italie, avant que ce dernier ne rejoigne l’élite européenne, le Tournoi des Cinq Nations, devenu aujourd’hui Tournoi des Six Nations.

Le dernier match de l’équipe nationale en tant que membre de la fédération européenne était à Saint-Gaudens, contre l’équipe nationale de Géorgie.

Plus tard, au début des années 2000, l’équipe nationale a battu la Roumanie 18-10 et la France amateur 32-22 en 2003, et a participé aux qualifications pour les phases finales de la Coupe du monde.

Cette suspension, qui date de quelques jours, a désespéré les amateurs de rugby, et ils sont nombreux au Maroc, jusqu’à ce qu’une lueur d’espoir vienne d’Afrique du Sud, où se tenait l’assemblée générale de Rugby Afrique. En effet, M. Nacer Bougja vient d’être élu 1er Vice-Président de l’instance qui gouverne ce sport en Afrique. C’est une excellente nouvelle: Nacer Bougja est un ancien joueur international, il a participé à plusieurs compétitions (Tournoi de la FIRA, Jeux méditerranéens…), c’est aussi un dirigeant compétent, doté d’une grande expérience, d’un carnet d’adresses fourni, il va faire du bien, à coup sûr, à la fédération de son pays.

Alors que le Maroc du rugby se voyait au fond du trou, voilà qu’il opère une véritable «remontada» avec cette élection. Elle est de bonne augure pour la suite. Le ministère a enfin un interlocuteur bien placé pour reconstruire une fédération en lambeaux.

Par Larbi Bargach

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