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Éternel recommencement

Walid Regragui, sélectionneur des Lions de l'Atlas. © Copyright : AFP
C’est l’histoire du serpent qui se mord continuellement la queue… Et ça en devient rébarbatif. Il n’aura suffi que d’un seul faux pas pour que tout recommence! Pour que les réflexes usés retrouvent toute leur vigueur. Pour que la flamme du public tombe en décrépitude. Il est vrai que Coach Walid et ses Lions ne sont pas exempts de critiques, mais…

Pour Walid Regragui et ses Lions de l’Atlas, tout recommence ces 7 et 11 juin 2024. Et les données du problème sont simples: pour faire oublier la mauvaise performance à la CAN 2023 et poursuivre les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 avec succès, l’équipe nationale est obligée de faire bonne impression contre le Zambie, à Agadir, et face au Congo à Kinshasa. Si, en plus, elle y ajoute la manière (des buts et du beau jeu), la réconciliation avec son public ne serait plus très loin. Car il faut bien l’avouer: les esprits sont encore tournés vers San Pedro et la Côte d’Ivoire.

Mais avant de tourner la page de ce chapitre, de repositionner le débat sur le terrain et de s’offrir un nouveau départ ainsi que de nouveaux objectifs, une petite mise au point s’impose. Car jusqu’à présent, certaines additions n’ont toujours pas été réglées et des comptes n’ont pas encore été soldés. Certes, Regragui peut (et doit) être critiqué pour certaines de ses décisions, mais mérite-t-il vraiment un lynchage sur la place publique? Non, assurément non. Soyons un brin objectif.

Celui-là même qu’on portait aux nues, il y a encore quelques mois, est désormais critiqué sans relâche. Analystes, twittomas et citoyen lambda se sont livrés à notre sport national: critiquer à tout-va, insulter, et désigner des boucs émissaires. Car l’on ne le sait que trop bien, nul ne comprend mieux qu’un supporter marocain.

Et si, dans un accès de lucidité, on se décidait enfin à admettre l’évidence: une CAN organisée dans un pays subsaharien n’a jamais été une promenade de santé pour les Nord-Africains. À l’exception de l’Égypte, en 1998, 2008 et 2010, et le Maroc, en 1976, lors d’une édition particulière, aucune nation de cette zone géographique du continent n’a réussi à s’imposer en Afrique subsaharienne. Tunisiens, Algériens et Marocains ont souvent été battus par des équipes théoriquement inférieures.

Le Maroc était, certes, le grand favori de la compétition après son parcours historique lors de la dernière Coupe du monde au Qatar (demi-finaliste), mais combien de grandes nations du football se sont heurtées à la réalité du terrain et de l’environnement dans lequel elles ont disputé leurs rencontres? Rappelons-nous de la Coupe du monde 2014 au Brésil, jouée dans des conditions climatiques extrêmes (plus de 30°), où l’Espagne, tenante du titre, l’Italie, l’Angleterre et le Portugal de Ronaldo ont quitté la compétition dès le premier tour. Et à San Pedro, la météo n’a pas aidé les Lions de l’Atlas, majoritairement habitués au climat européen.

Cette cabale contre Coach Walid rappelle étrangement le déferlement médiatique au lendemain de la débâcle sud-africaine en 2010. Les critiques portaient sur des joueurs gâtés, gavés, surpayés, puis de mauvais citoyens indignes de représenter leur pays, et enfin de traîtres à la nation du fait de la couleur de leur peau, de leurs origines ou de leur religion. Est-ce là où nous voulons en arriver? Est-ce cette attitude que nous voulons copier? Nous ne le pensons ni ne l’espérons.

Oui, nous avons été déçus par les Lions. C’est un fait indéniable. Walid et ses joueurs ne sont pas exempts de critiques, mais accordons leur le bénéfice du doute. Laissons-les travailler, apprendre de leurs erreurs et s’améliorer. Peut-être nous surprendront-ils à nouveau.

Par Adil Azeroual

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