Filinfo

Foot

Les Lions de l’Atlas retrouvent leur compétition favorite

La joie des Lions de l'Atlas après la qualification en demi-finale du Mondial 2022. © Copyright : DR
C’est forts de cet «ADN Coupe du Monde» que les Lions de l’Atlas doivent entrer sur le terrain pour affronter la Zambie ce soir à Agadir.

Cette semaine commence la bascule de fin de saison du monde du football. Les équipes nationales entrent en jeu et mettent fin aux compétitions inter-clubs. Le Maroc est l’un des rares pays où les titres de champions et vainqueurs de la Coupe ne sont pas encore attribués. Historiquement, le football s’est d’abord développé à travers des compétitions entre clubs pour une raison bien simple les compétitions entre nations étaient réservées aux amateurs et étaient organisées par le Comité International Olympique, dans le cadre des Jeux du même nom.

La FIFA, bien que créée en 1904, n’a organisé sa première compétition majeure, la Coupe du Monde, qu’en 1930. C’est le développement du football professionnel en Europe qui a été à l’origine de la création du Mondial. Les compétitions entre clubs existaient depuis 1888 date de la création du championnat d’Angleterre, la Football League, devenue en 1992, la Premier League. L’Angleterre a été pionnière en autorisant très rapidement la professionnalisation du football. L’Espagne suivra en 1929, la France en 1932 (en 1926 en réalité), l’Allemagne en 1933, même si la formule Bundesliga n’existe que depuis 1963.

Le football des nations, sous forme de compétitions professionnelles est d’abord né en Amérique du Sud avec la «Copa América» créée en 1916 soit quelques années avant le premier mondial organisé en Uruguay. En Europe, les compétitions inter-clubs ont précédées celles opposant les nations. La Coupe d’Europe des Clubs Champions, l’ancienne dénomination de la Ligue des Champions a été créée en 1956 alors que la Coupe d’Europe des Nations, devenue l’Euro, est née en 1960. Le contexte était différent en Afrique, le football s’est développé dans un environnement de résistance à l’occupant. Les équipes nationales ne seront créées qu’à l’indépendance de la plupart des pays. Le Wydad de Casablanca, créé en 1937 par des nationalistes marocains, a longtemps porté le sentiment national avant de se transformer en simple club portant des valeurs locales avec des racines sociales et culturelles en rivalité avec d’autres clubs nationaux.

Au Maroc, l’équipe nationale est née avec la fin du protectorat. Il y avait bien une sélection des joueurs marocains de la Ligue du Maroc, affiliée à la Fédération Française de Football, mais privée des joueurs de la zone nord occupée par l’Espagne, ce ne pouvait pas être considéré comme une équipe nationale. Elle ne pouvait pas participer aux compétitions de la FIFA et limitait ses participations aux tournois maghrébins avec les sélections des autres ligues algériennes et tunisiennes.

La première compétition à laquelle le Maroc va participer, après le protectorat, ce sont les Jeux Panarabes au Liban. Une expérience mitigée, le Maroc s’est retiré de la compétition après une élimination en demi-finale aux termes d’une rencontre soldée par un nul. Plus tard aux éliminatoires des Jeux Olympiques de Rome, l’équipe nationale finira seconde d’un groupe de trois équipes, dominé par la Tunisie. La deuxième édition des Jeux Panarabes, qui s’est déroulée au Maroc, sera remportée par les Marocains, mais c’est avec la Coupe du Monde que va naitre l’histoire d’amour pour les Lions de l’Atlas. Tout a commencé avec les éliminatoires du Mondial du Chili de 1962. La chance a souri à la sélection nationale lors du premier tour face à la Tunisie. En effet, au terme d’un match barrage qui s’est soldé par un nul, à Palerme en Italie, c’est le Maroc qui est passé au second tour. A l’époque lorsque les équipes n’arrivaient pas à se départager, après les matchs aller-retour, un match barrage était organisé sur terrain neutre. Et en cas d’égalité les équipes étaient départagées par tirage au sort, la séance des tirs aux buts ne sera instaurée que bien plus tard. Lors de ces éliminatoires, au deuxième tour, le Maroc a battu le Ghana (1-0 et 0-0) pour s’offrir le droit de représenter l’Afrique dans un barrage face à l’Espagne. Battu aller-retour, les Lions de l’époque n’ont pas du tout démérité. Battu à Casablanca 1-0, ils reviendront au score par deux fois avant de céder par 3-2 au Bernabeu à Madrid. Le double Ballon d’Or de l’époque, Alfredo Di Stefano faisait partie de l’équipe espagnole, il a marqué le deuxième but. En 1966, le boycott africain a obligé la FIFA à réserver une place entière à l’Afrique. Cette décision va profiter au Maroc. Il va devenir le premier pays africain à se qualifier aux phases finales de la Coupe du Monde. Il sera aussi le premier à sortir des phases de groupe en finissant, cerise sur le gâteau, premier devant l’Angleterre, la Pologne et le Portugal. Ce sera aussi le premier pays d’Afrique à atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde, c’était en 2022 au Qatar.

C’est forts de cet «ADN Coupe du Monde» que les Lions de l’Atlas doivent entrer sur le terrain pour affronter la Zambie ce soir à Agadir. C’est leur compétition fétiche face aux autres équipes du continent, une compétition à laquelle ils ont participé plusieurs fois et qu’ils s’apprêtent à organiser en 2030. La présence d’un nombre impressionnant de joueurs déjà titrés à haut niveau sur les trois continents va renforcer cet ADN. Ils ont acquis expérience et légitimité. Puissent-ils les mettre au service de la cause et des résultats de l’équipe nationale.

Par Larbi Bargach

Tags /


à lire aussi /

Marocains du monde Lions de l'Atlas
Foot Botola Pro Inwi

Commenter cet article
Oups ! il semble que votre name soit incorrect
Oups ! il semble que votre e-mail soit incorrect
Oups ! il semble que votre commentaire est vide

Oups ! Erreur de valider votre commentaire

Votre commentaire est en attente de modération

Filinfo

Retrouvez-nous