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Les Lions de l’Atlas au ralenti

Une action du match Maroc-Zambie, disputé le 7 juin 2024. © Copyright : Le360
Avant le Congo, le Maroc a logiquement écarté la Zambie, mais sans rassurer dans le jeu. Faut-il s’en étonner?

Ce match face à la Zambie ressemblait à un piège. Heureusement que les Marocains ont scoré d’entrée de jeu (pénalty de Ziyech). Mais la suite n’a pas été si tranquille. Il y a bien eu le break, fort joli d’ailleurs, de Ben Seghir (son premier but en sélection), mais la Zambie est revenue en force en fin de match.

Ces trois points, il fallait les prendre. Mission remplie. Mais pour le reste…

Le but encaissé par les Lions montre à lui seul les limites actuelles de la charnière Aguerd–Saïss, et même du gardien Bono. Parti seul du rond central, l’attaquant zambien a trop facilement embarqué les deux centraux, et marqué dans un anglé mal fermé par le keeper. Un relâchement coupable des trois joueurs, mais qui n’a heureusement pas remis en cause les 3 points de la victoire.

Sinon, quels enseignements peut-on tirer de ce match? En réalité, rien de bien neuf. Les Lions de l’Atlas jouent dans la continuité de ce qu’ils ont montré à la CAN. Au ralenti. Avec des latéraux très volontaires, mais pas assez bons centreurs (un Attiat-Allah correct mais limité, et un Hakimi dont le manque d’application devient agaçant). Avec des prises à deux au milieu (Ounahi–El Azzouzi), un trio offensif talentueux mais en mal de coordination (Ziyech – Diaz – Ben Seghir) et un En-Nesyri encore une fois isolé devant.

Individuellement, Ben Seghir a encore marqué des points malgré un déchet important. Dans les phases de transition, le milieu à deux n’a rien apporté offensivement. Un garçon comme Ounahi a plutôt ralenti le jeu. Et les solistes que sont Ziyech et Diaz n’arrivent pas toujours à jouer ensemble.

La colère de Ziyech, au moment de son remplacement, peut d’ailleurs se comprendre. Plutôt en jambes, il a donné l’impression de chercher sa place sur le terrain. Le cœur du jeu étant bouché par Diaz et Ben Seghir, qui aiment partir balle au pied, Ziyech a fini par s’exiler sur le côté. Où il a eu du mal avec Hakimi, locataire habituel de ce fameux côté droit!

Le pauvre Ziyech n’en pouvait plus. Pour que son rôle d’électron libre soit efficient, c’est tout le compartiment offensif, y compris Hakimi, qui doit coulisser. Ce qui n’a pas été le cas. Tant que Ziyech était sur le terrain, les autres se sont plutôt montrés statiques. Est-ce le début d’un malaise tactique ou d’une petite guerre des ego?

Le fait, en tout cas, c’est qu’il a fallu la sortie de Ziyech (et En-Nesyri), et la rentrée très attendue du tandem Rahimi–El Kaâbi pour que l’expression offensive de l’équipe gagne en mobilité. Diaz et Ben Seghir se sont libérés: le but qu’ils ont construit ensemble reste la plus belle phase de jeu marocaine de tout le match.

Ce qu’il faut conclure de tout cela? Que Regragui n’est pas obligé d’aligner ses trois manieurs de ballon ensemble. Et qu’en sacrifiant l’un des trois (Ziyech ou Diaz), il peut s’appuyer sur une attaque à deux. C’est toute l’animation offensive de cette équipe qui mérite d’être remise en cause.

Et en parlant de remise en cause, il est temps de secouer certains cadres. Ça leur ferait un bien fou. Ounahi, on ne le dira jamais assez, doit faire un tour sur le banc. Mazraoui, quand il sera de retour, doit se battre pour regagner sa place.

Sinon, Regragui et la fédération doivent encore tenter de convaincre El Aynaoui. Le joueur de Lens (qui pourrait rejoindre Ben Seghir à Monaco) est le genre de profil rapide et batailleur, avec un mélange d’impact et de technique, dont l’entrejeu marocain a le plus grand besoin. A bon entendeur.

Par Footix marocain

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1 commentaires /

  • hamid
    Le 10 Jun. 2024 à 10h39
    comme d'habitude, chez les équipes du tiers monde (afrique, arabe...) on fait comme l'éclair, on brille un petit moment et puis on disparaît. on n'arrive pas à confirmer et à progresser ou à se maintenir au niveau. on va sûrement attendre plusieurs décennies encore pour vivre un moment de fierté et de bonheur. j’espère que je me trompe. notre génération a attendu de 1986 à 2022.
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