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Le football marocain doit continuer à viser l’excellence

Duel AS FAR-Raja. © Copyright : DR
Ces performances sont dignes des standards des championnats européens et reflètent le niveau, du football marocain, déjà constaté sur les compétitions continentales.

Les Marocains ont retrouvé le sourire, le match des Lions de l’Atlas, contre le Congo, est passé par là. Les joueurs de l’équipe nationale vont pouvoir se reposer et profiter de vacances bien méritées. Ce ne sera pas le cas de leurs coéquipiers internationaux, en Europe et en Amérique du Sud qui, dès ce soir, vont s’affronter pour l’Euro et dans une semaine pour la Copa América. Au Maroc, non plus, les vacances ne sont pas encore à l’ordre du jour, avec la programmation de la dernière journée de la «Botola Pro», une dernière journée au suspense insoutenable, et la Coupe du Trône, programmée dans la foulée.

Le Raja de Casablanca, longtemps planqué en embuscade, est devenu favori pour le titre de champion du Maroc. Sa victoire, obtenue à l’arraché, face au Wydad de Casablanca lors de la 29ème journée, et le match nul de l’AS FAR face à Tanger ont modifié l’état des lieux.

Auteurs d’une fin de saison exceptionnelle, le Raja a dorénavant toutes les cartes en main pour briguer un nouveau titre. Tout n’est pas perdu pour l’AS FAR, réduit à espérer un faux pas rajaoui et, obligé de remporter son derby face au FUS de Rabat. Ce n’est pas la première fois que le championnat se décide lors de la dernière journée entre ces deux équipes. Il y a vingt ans, lors de la saison 2003-2004, le Raja de Casablanca, second à la 29ème journée a réussi à remporter le titre, après une victoire à Kénitra et une défaite, surprenante, de l’AS FAR à domicile face au KACM. L’année suivante, en 2004-2005, l’AS FAR a réussi à renverser le Raja, à domicile, lors de la dernière journée dans une confrontation directe qui s’est soldée par une victoire 2-0 des Militaires devant près de 70.000 spectateurs.

Ce ne sera pas le cas cette année. Le public est le grand absent de la saison et c’est bien dommage. L’année des records de la «Botola Pro» se joue quasiment sans public. Déjà deux records sont tombés, celui du nombre de buts marqués en une saison, par l’AS FAR et celui des victoires à domicile par le Raja. Même s’ils ont joué hors Stade Mohammed V, le Raja a remporté 14 victoires sur 15 matchs à domicile et n’a consenti qu’un seul match nul, face à l’AS FAR justement. Deux autres records sont attendus. Le Raja est invaincu à un match de la fin, une première dans l’histoire du championnat et, quel que soit le champion, le record de points accumulés sur une saison sera battu. Ces performances sont dignes des standards des championnats européens et reflètent le niveau, du football marocain, déjà constaté sur les compétitions continentales. Lors du dernier match des Lions de l’Atlas, cinq des six buts de l’équipe ont été marqués par des joueurs formés au Maroc, Ounahi, Rahimi et El Kaabi auteur d’un triplé. C’est un autre indice encourageant.

Ce n’est pas suffisant lorsqu’on vise l’excellence. La gouvernance des clubs laisse à désirer, seuls trois à quatre clubs répondent, aux critères de bonne gestion. Les autres croupissent sous les dettes et les conflits entre dirigeants. L’arbitrage, pose question. C’est le parent pauvre des réformes. La commission d’arbitrage est souvent obligée de faire appel à des arbitres, condamnés pour des scandales passés, pour combler un déficit en arbitres formés. Mais le souci principal concerne le public. Les raisons de son absence sont connues, elles sont objectives, les principaux stades du pays sont en travaux, mais aussi subjectives, avec un hooliganisme rampant, qui a éloigné une partie importante des supporters de club. Les mesures qui ont été prise pour stopper le phénomène vont dans le bon sens, mais d’autres réformes sont attendues pour améliorer les conditions d’accueils dans les stades.

Le public de l’équipe nationale, montre que l’on peut attirer d’autres franges de la population. C’est un public familial, bon enfant, qui réclame de bonnes conditions d’accueil. Elles ne sont pas toujours au rendez-vous. Les problèmes de billetteries et de respect des places restent posés. Mais le principal attrait ce sont les résultats et le spectacle. La «Botola Pro» est sur la bonne voie, reste l’équipe nationale. L’engouement pour le match face au Congo n’était pas au niveau des attentes. Le public boudait ses joueurs depuis leurs prestations en CAN et lors des deniers matchs amicaux. Walid Regragui l’a compris, il a procédé à quelques réajustements tactiques, qui ont produit leurs effets. La victoire face au Congo (6-0) a convaincu et séduit. On a vu du football de qualité, avec de la fluidité dans la circulation du ballon, de la solidarité collective et une excellente attitude du banc de touche, debout derrière les titulaires et vibrant pour chaque but marqué.

En 90 minutes, les joueurs ont effacé l’image désastreuse qu’ils avaient laissé lors du match face à la Zambie. Walid Regragui a tenu sa promesse de changer de philosophie de jeu. L’équipe était portée vers l’offensive, soucieuse de combiner pour avancer avec des joueurs plus généreux. Ils ont réussi à se réconcilier avec leurs supporters au meilleur moment possible. C’est prometteur pour un retour massif du public vers les stades, un retour qui doit être préparé et pas seulement au niveau des infrastructures, qui seront magnifiques, personne n’en doute.

Par Larbi Bargach

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