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La Botola des Affranchis

Oukacha, nouveau terrain de jeu des présidents de clubs de Botola. © Copyright : Carlos
Fermez les yeux et imaginez, l’espace de quelques secondes, des dirigeants de clubs en prison pour trafic de drogue, corruption ou vente illégale de tickets du Mondial, des arbitres impliqués dans des affaires de matchs truqués. Ouvrez maintenant les yeux: c'est la Botola!

Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans la ligue domestique marocaine? Les gens qui la suivent, et ils ne doivent plus être nombreux, l’auront certainement remarqué: la Botola est mal en point. Aucun spectacle sur le terrain, zéro suspense, des rencontres pourries. Et dire qu’il y en a encore pour réclamer une sélection marocaine exclusivement composée de joueurs locaux.

Heureusement que ces dernières années, les équipes nationales, toutes catégories confondues, s’illustrent dans les plus grandes compétitions mondiales.

Mais comme dit l’adage, une hirondelle n’a jamais fait le printemps. Une demi-finale au Mondial ou des qualifications pour la Coupe du monde dans les différentes catégories d’âge non plus. Les exploits des Lions de l’Atlas au Qatar, la participation historique des Lionnes au Mondial féminin en Australie et en Nouvelle-Zélande (huitièmes de finale) ou encore le sacre des Lionceaux U23 à la CAN, ne sont que l’arbre qui cache une forêt malade et «moche» à voir: la Botola. Et pour couronner le tout, la pauvre (sans jeu de mots), habituée à être dans l’ombre des grands championnats européens, se retrouve au-devant de la scène en raison de scandales à répétition qui la frappent depuis quelques mois.

Et là, on ne parle pas des clubs surendettés qui recrutent à tout-va pour, pour au final, finir devant la FIFA ou le TAS, non. La crise économique que traversent les clubs marocains compte pour du beurre devant les ignominies de certains acteurs de la scène footballistique du pays.

Tout a commencé au Qatar. Si les hommes de Walid Regragui ont créé la sensation en se hissant au dernier carré, certains ont terni l'image du Maroc durant cette grand-messe planétaire. Comment? En proposant sur le marché noir et au prix fort une partie des tickets acquis par la Fédération royale marocaine de football (FRMF) destinés aux supporters marocains souhaitant soutenir l’équipe nationale. Parmi eux, le président de l’Olympique de Safi, Mohamed El Hidaoui. Aujourd’hui, il purge une peine de 8 mois à la prison de Oukacha à Casablanca.

Ce même établissement pénitentiaire accueille deux autres dirigeants de clubs de Botola: Said Naciri, ex-président du Wydad, et Aziz El Badraoui, ancien président du Raja.

Le premier est l’un des personnages centraux de l’affaire dite du «Malien», liée à un réseau de trafic de drogue à l’échelle internationale. En détention préventive, il est poursuivi pour différents chefs d’accusation, notamment de trafic de drogue, de faux et usage de faux, de blanchiment d’argent et d’abus de pouvoir.

Le second, fondateur du groupe Ozone, spécialisé dans la gestion des déchets ménagers, y est placé en détention provisoire, poursuivi dans une affaire de corruption et de marchés publics truqués.

Fin de l’histoire? Pas du tout. Il faut croire que le script a d'autres épisodes à raconter, et que le mot «Fin» n'est pas prêt d’apparaitre à l'écran.

Pour couronner le tout, un scandale lié à l’arbitrage vient d’éclater. En effet, une dizaine de referees seraient impliqués dans des actes frauduleux, en avantageant des clubs aux dépens d’autres. La Commission d’éthique de la FRMF s'est emparée de l'affaire et les résultats de l’enquête devraient tomber les jours à venir.

Tout au long de ces derniers mois, il a été question de beaucoup de choses, mais très peu de football. À ce rythme, la Fédération devrait revoir le contrat signé avec la SNRT et proposer la Botola à Netflix, car avec toutes ces histoires rocambolesques, il y a largement de quoi faire.

Par Adil Azeroual

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