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Le Mondial accélérateur de développement

Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, Pedro Rocha, président de la Commission de gestion de la Fédération royale espagnole de football, et Fernando Gomes, président de la Fédération portugaise de football, le samedi 29 octobre au Complexe Mohammed VI de football. © Copyright : FRMF
Le Maroc n’est pas juste un figurant, c’est un acteur clé qui a toute sa place en haut de l’affiche et son mot à dire. Cette ambition étonne à l’étranger et surprends même en interne, c’est culturel, mais que voulez vous le Maroc change.

Samedi 28 octobre, le Maroc, le Portugal et l’Espagne ont signé officiellement «la lettre d’intention», première étape officielle de la candidature des trois pays à l’organisation de la Coupe du Monde 2030. C’est une simple formalité inscrite dans un process, mais son poids symbolique est très important. Pour ce véritable Kick-Off du Mondial 2030, les présidents des trois fédérations ont tenu à créer un événement dont le moment le plus fort était la signature de la lettre, suivi d’une conférence de presse à laquelle ont participé Messieurs Fernando Gomes, Président de la fédération portugaise, Pedro Rocha, Président de la commission de gestion de la fédération espagnole et Fouzi Lekjaa, Président de la Fédération Royale Marocaine de Football.

Un grand chantier vient de s’ouvrir pour les trois pays et bien au-delà et particulièrement pour le Maroc. L’année 2030, c’est demain et ce sont 80 mois exactement qui nous séparent de la cérémonie d’ouverture et 45 jours de compétition. Il est bien entendu beaucoup trop tôt pour évoquer les retombées économiques d’un tel projet, M. Lekjaa l’a dit lors de son intervention, pourtant elles sont réelles si l’on se réfère au cahier des charges FIFA pour un événement de cette importance.

Ce qu’il convient de noter au premier abord c’est l’ambition du Maroc dans ce projet. Il n’est pas juste un figurant, c’est un acteur clé qui a toute sa place en haut de l’affiche et son mot à dire. Cette ambition étonne à l’étranger et surprends même en interne, c’est culturel, mais que voulez vous le Maroc change.

Sénèque, un philosophe et homme d’état romain, disait: «ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles». Cette citation a toute son importance dans le contexte du Mondial et de la place du Maroc telle qu’elle se révèle au grand jour.

Juste après la conférence de presse, et c’est un hasard, les Marocains, amateurs de football se sont rués vers les terrasses de cafés pour voir ensemble le premier Clasico de l’année. Il avait lieu à Barcelone au stade du Montjuic, ancien stade olympique de la ville. Le Camp Nou, le stade du FC Barcelone, a été rasé et est en cours de reconstruction. Le Bernabeu aussi, il devait être inauguré en janvier 2024, ce sera peut-être retardé pour des travaux complémentaires. La station de métro avoisinante est également en travaux, c’est dire que les chantiers ne sont pas ouverts qu’au Maroc.

Ici, en plus du grand stade de Benslimane, pour lequel le concours d’architecture est lancé et dont les travaux vont très bientôt commencer, d’autres chantiers sont déjà en cours: le complexe Moulay Abdellah, le grand stade de Tanger, pour ne citer que ces premiers coups de pioche. D’autres infrastructures sont prévues, le TGV Kénitra Marrakech avec extension jusqu’à Agadir, l’autoroute Fès Marrakech, l’autoroute continentale Rabat Casablanca via Benslimane pour desservir le stade et désengorger l’autoroute actuelle. Des hôtels seront nécessaires pour loger les participants et surtout les supporters des 48 pays participants.

Autant d’investissements qui nécessiteront des besoins accrus en ressources humaines et en formations. Le tout doit être financé. On fera bien entendu appel à l’endettement et des budgets seront consacrés par l’état à la prise en charge de certaines priorités. Ce ne sera pas suffisant. Certains investissements étrangers seront sollicités et surtout encouragés. Il faudra leur assurer la rentabilité, le système libéral s’est imposé comme seule doctrine viable car il a toujours privilégié la rentabilité comme condition à la pérennité des projets. Les investissements de prestige sont en général réservés à ceux qui s’appuient sur leur rente et non sur la richesse qu’ils créent. C’est pour ça qu’il y a encore un doute sur le lancement des travaux pour le tunnel de Gibraltar. Un gouffre financier probablement mais un accélérateur puissant pour le développement du pays. Imaginez un train qui relie Tanger à Malaga en 20mn chrono et Marrakech à Malaga en 2h45mn c’est plus qu’un accélérateur, c’est la fin du conflit Nord-Sud.

Il y aura une suite au Mondial, Maroc, Portugal et Espagne visent des objectifs autrement plus importants que le développement économique, le rapprochement des cultures, le ruissellement des effets économiques vers le voisinage immédiat. Il y aura forcément des retombées en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire et en Afrique Centrale et Occidentale où le Maroc est assez bien implanté.

Le sport rapproche, il faut en profiter. On pourra même espérer qu’une nouvelle génération remplacera l’actuelle à l’est du pays et que les frontières de la haine finiront par tomber, ce sera un bel exemple à suivre pour une autre région du monde bien mal en point actuellement.

Par Larbi Bargach

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