Oubliez la manita, retenez les trois points!

Il faut toujours se méfier des lendemains de fête. C’est ce qu’on dit. Les Lions qui ont passé cinq buts à la Guinée–Bissau doivent se méfier de ce même adversaire, qu’ils retrouvent pour le match «retour» dès ce samedi.

Bien sûr, en trois jours, il est difficile de changer la donne du tout au tout. 5-0 laisse penser que l’écart est trop important. Mais l’erreur est de demander aux Lions de «remettre ça», voire de faire plus encore. Non, ils ne sont pas obligés. S’ils parviennent à prendre trois nouveaux points à cette équipe, il faudra leur tirer chapeau. Et continuer de prendre les matchs l’un après l’autre, sans s’enflammer et, pour reprendre encore coach Vahid, sans aller plus vite que la «mousique».

Le mieux est de commencer par oublier l’euphorie de la manita. Ce magnifique 5-0 est déjà derrière nous. Il est beau pour le moral et le goal-average, mais il représente trois points (sur l’objectif des neuf points fixé avant les trois matchs à domicile), pas un de plus.

Pour l’avoir oublié, une sélection aussi redoutable que le Nigéria vient de se laisser surprendre, à domicile, par la modeste république Centrafricaine (0-1). Chaque nouveau match est une aventure à part entière. Et les paramètres à gérer aujourd’hui, pour les Lions de l’Atlas, ne sont pas ceux de mercredi dernier.

Les deux facteurs clés s’appellent le physique et le mental. Dans les deux cas, le rôle du coach est déterminant.

Trois jours après la manita, Vahid pourrait être tenté d’installer un turn over, même si on ne change pas forcément une équipe qui gagne. Le sélectionneur dispose d’un effectif élargi, avec de nombreuses pièces de rechange, surtout en attaque. L’attaque, parlons-en, justement.

S’il y a un secteur qui a fonctionné, mercredi, c’est bien le compartiment offensif. Un coach est heureux quand ses attaquants marquent. Le retour gagnant d’El Kaâbi donnera des ailes à ce garçon si précieux par sa mobilité et sa faculté à harceler et fixer constamment les défenseurs adverses. Mais le secret d’El Kaâbi, c’est la confiance. Et tactiquement, c’est le fait de ne pas le couper de tout soutien.

Avec, au choix, Munir, Mmae ou même Louza (dont il faut aussi saluer la première en sélection, avec un but sur pénalty à la clé). Sans oublier que, sur le banc, Vahid dispose d’excellentes alternatives avec Bencharki ou Rahimi. Deux garçons qu’il essaye d’ailleurs d’intégrer totalement dans la dynamique du groupe.

Bref, on ne le dira jamais assez. Il faut oublier la manita parce qu’il n’y a pas forcément cinq buts de différence entre le Maroc et la Guinée-Bissau. Les Lions auront affaire à un adversaire blessé, et qui est désormais obligé de jouer son va-tout.

Et cette fois, promis, fermons les yeux sur la «manière» et sur les choix d’hommes. Vahid a gagné le droit de travailler en paix. Faisons-lui confiance.