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En sport, les femmes ont gagné l’estime, elles méritent le respect

Fatima Ezzahra Gardadi. © Copyright : DR
C’est une leçon pour tous les acteurs des compétitions sportives, les femmes ont réussi, aux prix d’efforts, de sacrifices et de luttes, à gagner l’estime du public, elles méritent le respect de tous.

La médaille de bronze obtenue par la Marocaine Fatima-Ezzahra Gardadi aux Championnats du monde d’athlétisme de Budapest vient couronner une année fertile pour le sport féminin au Maroc. Notre remarquable championne s’est distinguée dans une discipline nouvelle pour les Marocaines: le marathon.

C’est en effet la première fois qu’une athlète originaire d’un pays du monde arabe parvient à accéder au podium dans une des épreuves les plus compliquées du sport mondial. Le marathon est la seule compétition qui se déroule sur route, en ville et pour laquelle tous les participants reçoivent un certificat lorsqu’ils arrivent à franchir la ligne d’arrivée. C’est une course à pied éprouvante qui nécessite des qualités physiques, mentales et psychologiques rares. C’est un exercice d’endurance qui n’a été inscrit, pour les femmes, aux Jeux Olympiques qu’en 1984, à Los Angeles.

C’est une véritable fierté pour les Marocains de voir une compatriote réaliser un tel exploit. Franchir la ligne d’arrivée en 3e position après 42,195 km de course, c’est une performance qui restera gravée dans les mémoires et en très bonne place dans les musées du sport marocain. Mais le contexte de ce succès interpelle.

Positivement lorsqu’on pense, à tous ceux qui l’ont précédé au Maroc. On ne se lassera jamais de rappeler les prouesses des joueuses de l’AS FAR, Championnes d’Afrique des clubs, des Lionnes de l’Atlas, vice-championnes d’Afrique et 1/8ème de finalistes de la Coupe du Monde, les deux premières équipes arabes à réaliser un tel exploit, sans oublier les basketteuses, la championne marocaine de boxe Khadija Mardi et la golfeuse Ines Laklalech qui brille de mille feux sur les parcours du circuit LPGA, à Los Angeles, à Paris et partout dans le monde.

Mais si l’on se réfère au scandale qui vient de bouleverser la royale fédération espagnole de football, la RFEF en la personne de son Président M. Rubiales, il y a encore du chemin à parcourir.

Dans un élan émotif, selon ses dires, il a embrassé sur la bouche une des joueuses de l’équipe nationale d’Espagne, lors de la remise des médailles. L’Espagne venait de remporter la finale de la Coupe du Monde de football féminin qui s’est déroulée en Australie et en Nouvelle-Zélande. On aurait pu le croire s’il n’avait pas inventé un faux témoignage de la victime démenti par cette dernière. S’il n’avait pas crié au mensonge et surtout s’il n’avait pas été confondu dans d’autres actes répréhensibles. Sans cette suite, ses excuses et ses motivations auraient pu convaincre.

Il a d’abord fait croire à une démission, c’est sorti dans toute la presse sportive espagnole, avant de crier de façon frénétique devant les membres de la fédération qu’il n’allait pas démissionner «no voy a dimitir» «je ne vais pas démissionner». Répétée quatre fois, cette réaction a déplu.

Depuis la situation se dégrade, les clubs, les partis politiques, les entraîneurs et, comble du comble, les joueuses de l’équipe championne du monde annoncent l’arrêt de leur carrière internationale s’il venait à garder son poste. C’est une véritable crise pour le sport espagnol, auquel nous sommes liés pour l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Heureusement, la FIFA a décidé de réagir. Elle a commencé par suspendre M. Rubiales. Ça va ramener un peu de sérénité dans le traitement de l’affaire et ça lui permettra de préparer sa défense.

Il a beau avoir toutes les preuves contre lui, il n’en est pas moins présumé innocent, tant que les instances sportives ne l’ont pas condamné et tant que tous les recours n’ont pas été épuisés.

C’est une leçon pour tous les acteurs des compétitions sportives, les femmes ont réussi, aux prix d’efforts, de sacrifices et de luttes, à gagner l’estime du public, elles méritent le respect de tous. Elles brillent dans plusieurs sports, mais cette reconnaissance ne vaut rien si elle n’est pas accompagnée d’un respect de la personne. Il y a des frontières qu’il ne faut jamais franchir. 

Le respect dans le sport est une donnée fondamentale, elle fait partie des valeurs transmises par la pratique sportive. Dans les écoles de rugby au Maroc, fréquentées par les petites filles aussi, il est de tradition pour les entraîneurs de rappeler les valeurs du rugby avant de commencer les séances d’entraînement et l’apprentissage des règles. C’est une excellente méthode qu’il faudra déployer ailleurs. Cette lutte pour la dignité des femmes doit inclure la lutte contre toutes les discriminations. Le racisme, qui a touché le football espagnol lors de la précédente saison, avec Vinicuis Junoir, la jeune vedette du Real Madrid, la lutte contre les exclusions, le handicap et tant d’autres discriminations qui relèvent de la vie privée.

La promotion du sport féminin passe par ce respect.

Par Larbi Bargach

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