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Le cas Xavi

Xavi, entraîneur du Barça. © Copyright : AFP
Malgré un titre de champion glané la saison dernière et un trophée de Supercoupe face au grand rival le Real Madrid, Xavi n’arrive pas à convaincre.

Le parcours de Xavi Hernandez, une des plus grandes légendes du football espagnol et de la belle époque du Barça, à la tête des Blaugrana suscite d’énormes débats au sein de la communauté des supporters du club et fait l’objet de moqueries sur les réseaux sociaux de la part des supporters des autres clubs. C’est de bonne guerre.

Malgré un titre de champion glané la saison dernière et un trophée de Supercoupe face au grand rival le Real Madrid, Xavi n’arrive pas à convaincre. Il a certes le soutien sans faille de son président, avec des fissures au sein du reste du comité, et l’affection d’un socle dur des «socios» du club, mais ses derniers résultats font débat. Tous les clubs du monde passent par des périodes de vaches maigres et au cours de ces phases les projecteurs se tournent forcément vers l’entraineur, responsable du choix de l’équipe type, de la stratégie et de la tactique adoptée.

Depuis que la FIFA a autorisé les changements de joueur au cours d’un match, en 1967, l’entraineur a également une responsabilité de coaching. Il est en mesure d’influer le cours d’un match en opérant des changements tactiques, en réajustant la disposition de jeu, des modifications techniques en mettant sur le terrain des profils mieux adaptés au scénario du match avec des joueurs plus frais ou des changements stratégiques dont l’objectif est de casser le rythme d’un match à un moment clé de la partie.
La possibilité de procéder à des changements au sein de l’équipe en cours de match est une nouveauté introduite en 1967. Au départ un seul changement était possible. Depuis il y a eu plusieurs évolutions. Un deuxième joueur a été autorisé en 1976, un troisième en 1992, en cas de blessure du gardien de but, ce troisième changement sera généralisé en 1995 avant de passer à 5 changements après le COVID (6 en cas de prolongation).

Ce surplus de responsabilité et la dictature du résultat dans un grand club a mis Xavi en difficulté. Ce n’est pas forcément mérité mais pas complétement injustifié. Xavi, malgré les difficultés financières du club, a pu recruter quelques joueurs de renom, attirés par la renommée du Barça et son prestige. Il a bénéficié de l’apport de très bons joueurs issus de la Massia, centre de formation du club: Pedri, Gavi et Lamine Yamal en sont les exemples les plus intéressants. Mais ce qui dérange le plus dans sa gestion, c’est une attitude victimaire systématique dans sa logique de communication. Cette posture déplait à un grand nombre de ses soutiens. C’est soit l’arbitrage, un classique adopté par plusieurs de ses collègues, le gazon mal coupé, les critiques des journalistes et aussi l’exigence (obligation?) de produire du beau jeu qui rend sa tache encore plus difficile, selon ses explications.

Pourtant, les chiffres contredisent ses propos. En effet, sur 11 victoires en Liga, 9 ont été obtenues à l’arraché, c’est-à-dire avec un seul but d’écart dont 4 sur le score d’un but à zéro et quelques-unes contre le cours du jeu. Cette rhétorique dérange autour du club, en même temps, elle permet de protéger ses joueurs, un bon point à son actif.

Xavi va probablement être maintenu, au moins jusqu’à la fin de la saison, et il est en course dans toutes les compétitions, Supercoupe d’Espagne début janvier, Liga, Copa et Ligue des Champions. Rien n’est donc perdu d’autant qu’il a, à sa disposition un effectif très compétitif avec des joueurs capables de briller par intermittence.

C’est une bonne nouvelle, les anciens joueurs ont beaucoup apporté au développement du jeu. Le passage de joueur à entraineur est souvent compliqué. Xavi en souffre, ce n’est pas le premier, Pelé et Maradona n’ont pas réussi la mutation, Cruyff, Beckenbauer et Zidane oui, si l’on se fie à leurs palmarès et si on se limite aux joueurs les plus importants de l’histoire. Messi et Cristiano sont encore en activité. D’autres entraineurs, sans passé en tant que joueurs, ont réussi à se faire un nom, Mourinho, Klopp ou Joachim Low en font partie. Au Maroc, il y a eu Naciri, entraineur de l’équipe des U23 et adjoint de Zaki en 2004. Mais la plupart des grands entraineurs ont joué à un haut niveau. Xabi Alonso actuellement au Bayer Leverkusen, Ancelotti au Real, Guardiola au Barça et à Man City etc.

Au sein de l’institut Moulay Rachid, la formation des anciens joueurs au métier d’entraineur a pendant longtemps été négligée. Ce n’est plus le cas et des sessions sont aujourd’hui dédiées aux anciens joueurs ayant pratiqué au haut niveau. Le Maroc s’est peut-être privé de quelques compétences qui auraient pu contribuées à son rayonnement. En 1986 le milieu de terrain de l’équipe nationale était composé de Timoumi, Feu Dolmy, Bouderbala et Haddaoui, aucun n’a entamé une véritable carrière dans ce domaine. Ce n’est pas le cas de l’équipe de France de la même année dont Platini, Giresse, Tigana et Fernandez sont tous devenus entraineurs. Certes une belle carrière de joueur ne balise pas forcément le chemin du métier d’entraineur, mais c’est un partage d’expérience dont le football ne doit pas se priver.

Par Larbi Bargach

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