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Les blessures de joueurs, fléau du football, tuent le spectacle

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Au Maroc, c’est la blessure de Timoumi en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Clubs Champions qui a le plus marqué les supporters marocains, c’était en direct à la télévision.

Le football est un sport de contact, ceux qui le pratiquent sont exposés aux blessures dues aux agressions, aux accidents et aux surcharges musculaires. C’est une réalité depuis que ce sport existe. Toutefois, la nature des accidents a beaucoup changé au fil du temps. Les blessures provoquées ont longtemps été les plus fréquentes, elles ont pénalisé des équipes brillantes privées de leurs meilleurs joueurs suite à des agressions caractérisées.

En 1954, en finale de Coupe du Monde, l’Allemagne a pu remporter sa première finale face à la Hongrie suite à la blessure du meilleur joueur du monde de l’époque Ferenc Puskas. En effet, la Hongrie, une des plus brillantes équipes de tous les temps, si l’on en croit les historiens du football, avait écrasé l’Allemagne par 8-3 en phase de poules et en finale dominé le match par 2-0 jusqu’à la blessure de Puskas. A l’époque, les changements n’étaient pas autorisés et la Hongrie finira le match, handicapé à 10 contre 11 et se verra remontée au score pour être finalement battue sur le score de 3-2. Ce sera vécu comme une injustice: l’équipe victime d’agression était pénalisée.

Ce n’est pas la seule injustice, en 1966, c’est Pelé qui subira des attaques multiples, handicapant le Brésil.

Il a fallu attendre 1970 pour voir la FIFA autoriser les changements de joueurs en cas de blessure. A l’époque les agressions n’étaient pas vraiment sanctionnées. Elles le seront à partir de la Coupe du Monde au Mexique avec l’apparition du système des cartons jaunes et rouges. Une grande année pour le football, cette année 1970, c’est la première à être diffusée en Mondovision, la première au cours de laquelle tous les continents étaient assurés de participer. Avant, il fallait qu’ils passent par un barrage ou qu’ils soient invités, c’était le cas de l’Egypte en 1934.

L’Afrique sera représentée par l’équipe nationale du Maroc et le premier carton jaune sera distribué lors d’un match opposant l’URSS au Mexique.

Cette injustice levée, un joueur blessé pouvait être remplacé et son agresseur sanctionné, il fallait définir des niveaux de sanction selon la gravité de la faute. Un code couleur sera adopté, inspiré des feux de signalisation, le jaune signifiait attention, le rouge arrêt, ce qui revient à dire expulsion.

D’autres mesures seront adoptées. Obligation du port d’un protège-tibia. Cette décision a permis d’éviter un grand nombre de blessures, de même la qualité des terrains, le gazon a aujourd’hui remplacé partout la terre battue, l’application de mesures de discipline, post match, très sévère a aussi dissuadé les «bouchers» de moins en moins nombreux même si certains d’entre eux continuent de sévir.

Est apparu alors un type nouveau de blessures liées à la fréquence incroyable des matchs pour un joueur professionnel. Il n’y a pas une saison sans la blessure d’un joueur majeur pour surexploitation. Les équipes professionnelles sont présentes sur plusieurs fronts et jouent avec une intensité, une vitesse et une agressivité, au sens le plus noble du terme, inédites.
Leurs joueurs sont appelés à répondre présents à la plupart des matchs et les meilleurs d’entres eux doivent honorer les matchs de leurs sélections nationales. Les plus grands clubs ont souffert de leurs absences.

Rien que pour ce début de saison on a enregistré les blessures longue durée de De Bruyne, Bernardo Silva et Halland pour Manchester City. Courtois, Alaba et Militao au Real Madrid. Gavi, Pedri, De Jong et Balde au Barça. Kingsley Coman au Bayern. Griezman et Azpilicueta à l’Atletico. Ziyech et Mazraoui pour le Maroc. Un véritable fléau pour leurs équipes programmées pour jouer sur plusieurs tableaux.

Les blessures peuvent briser une carrière définitivement, celle de Mouctar Diakhaby, le joueur de Valence, est très sérieuse. Il semble qu’il devra arrêter définitivement sa carrière.

Au Maroc, c’est la blessure de Timoumi en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Clubs Champions qui a le plus marqué les supporters marocains, c’était en direct à la télévision. En effet un des meilleurs joueurs de l’histoire récente a subi une agression caractérisée d’un joueur du Zamalek du Caire, il en garde les séquelles encore aujourd’hui et continue de subir des opérations chirurgicales régulièrement. C’est triste de le voir trainer la jambe, appuyé sur des béquilles, lui qui faisait danser les adversaires sur un simple contrôle orienté.

Celle de Abdelhak Nouri, le joueur marocain de l’Ajax d’Amsterdam, est encore plus triste, victime d’une crise d’arythmie cardiaque, il restera plongé dans un coma profond pendant deux ans et demi. Il ne retrouvera plus jamais sa santé d’avant.

Le sport est une activité du dépassement de soi, il nécessite un entrainement intense et une préparation sérieuse. Il y a toutefois des limites à ne jamais dépasser. Il y va de la santé physique et mentale de ceux qui le pratique. Cristiano Ronaldo, un des plus grands athlètes de l’histoire du football mondial, interrogé sur le secret de sa longévité au très haut niveau, a surpris par sa réponse: «Ce n’est pas seulement parce que je m’entraine beaucoup, c’est surtout au temps que je consacre à la récupération après l’effort que je dois la multiplication des efforts au cours d’un match».

Il faudra retenir cette leçon et en tirer les enseignements. C’est une des clés pour protéger les joueurs et le spectacle du football qui procure tant de joies aux supporters.

Par Larbi Bargach

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