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La candidature maroco-ibérique confirme officiellement son statut de favorite

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La joie et le bonheur légitime du peuple marocain, tel qu’il s’est exprimé partout à l’annonce du communiqué du cabinet royal, va vite laisser place à la responsabilité et à la prise de conscience de l’enjeu.

Dès que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a annoncé en mars 2023 la candidature conjointe du Maroc, de l’Espagne et du Portugal à l’organisation de la Coupe du Monde, il devenait évident que le match était plié. La force de cette candidature s’imposait pour des raisons objectives. Politique, le rapprochement Nord-Sud fait partie de la feuille de route de tous les programmes de développement de l’ONU. Economique, l’effet Jeux Olympiques 1992 sur la Catalogne est dans tous les esprits. Sportive, la dernière performance du Maroc en Coupe du Monde a convaincu tout le microcosme du football. Populaire, enfin, même si l’on peut considérer que l’engouement populaire chez les concurrents de ce projet, Argentine, Uruguay et le Paraguay tient largement la route.

Ce statut de favori était connu de tous, mais, comme pour un match de football, il fallait le confirmer sur le terrain. C’est fait! De façon élégante et amicale c’est l’Arabie Saoudite qui a ouvert, en se retirant, les portes du succès à cette candidature. Elle a été suivie depuis mercredi par le trio sud-américain constitué par l’Uruguay, qui voulait célébrer le centenaire de la Coupe du Monde à domicile, l’Argentine et le Paraguay. Dans un geste de grande classe le candidat maroc-ibérique a cédé la cérémonie d’ouverture au trio concurrent. L’ouverture aux autres doit être toujours privilégiée à la fermeture et au repli sur soi.

Cette philosophie adoptée par le Maroc dès les premiers jours de son indépendance, malgré quelques petites hésitations, porte ses fruits aujourd’hui. Parce ce que tout a commencé, non pas à Mexico, comme le veut une jolie chanson populaire, mais bien avant. En effet en choisissant une politique d’ouverture et de tolérance le Maroc s’est ouvert plusieurs portes. En assumant sa diversité ethnique, culturelle et religieuse, il s’est donné les moyens de briser les frontières continentales. Une première mondiale de grande portée dont on n’a pas encore mesuré les effets secondaires inéluctables. Rien ne sera plus comme avant en 2030. Bien sûr, il y aura probablement une ligne TGV Casablanca Agadir, une autre entre Rabat et Oujda, le renforcement du réseau autoroutier avec un tronçon pour relier Fès et Marrakech, Marrakech et Ouarzazate, la construction de complexes hôteliers, des offres touristiques pour toutes les régions du Maroc, il faudra bien profiter de la présence de centaines de milliers de supporters pour leur faire découvrir Dakhla, Laâyoune, Beni Mellal, etc. La mise à niveau des infrastructures hospitalières, du système d’éducation et du système judiciaire, fait également partie du cahier des charges. Il faudra développer l’apprentissage des langues étrangères, former les élites de demain et assurer santé et sécurité des visiteurs.

Ce sont autant de défis que l’on aurait pu surmonter sans la Coupe du Monde. Par contre, ce qui va probablement changer durablement la face du pays, avec cette décision, c’est son ancrage définitif dans un monde sans continents et sans frontières. La vocation d’ouverture du pays, un choix risqué, pris au cours des années 60 et à contre-courant des idées en vogue à l’époque, se trouvera enfin récompensée.

Ceux qui ont choisi la fermeture essuient et collectionnent les échecs et multiplient les déboires. Leurs médias officiels rivalisent en ingéniosité et en clowneries pour transformer leurs cuisantes défaites en pseudos victoires imaginaires. Ce n’est pas bien de se moquer, mais des fois c’est tellement drôle que c’est difficile d’y résister.

La joie et le bonheur légitime du peuple marocain, tel qu’il s’est exprimé partout à l’annonce du communiqué du cabinet royal, va vite laisser place à la responsabilité et à la prise de conscience de l’enjeu. On se souvient, du moins les plus anciens d’entre nous, de la marche verte, lancée le 16 octobre 1975 opérationnelle le 6 novembre et plus récemment du séisme d’El Haouz et de l’extraordinaire et spontané mouvement de solidarité qui s’en est suivi. C’est ce Maroc à qui la communauté internationale a confié son événement sportif majeur.

Sa Majesté, en grand architecte des réalisations du pays, veillera à la bonne conduite de tous les projets et il s’appuiera sur tous: officiels, responsables, experts et anonymes.

C’est l’essentiel. En face, il faut s’attendre à la mobilisation d’une coalition de frustrés qui vont rapidement donner de la voix pour critiquer le choix visionnaire de la FIFA. Difficile d’oublier la campagne haineuse, contre Qatar 2022, orchestrée par les mauvais perdants d’une gauche nostalgique d’un passé qui n’a finalement jamais existé. On va faire avec, le Maroc sait se protéger des mauvaises ondes, il a développé parallèlement une qualité d’écoute qui lui permet d’identifier les bonnes critiques, qu’il transforme en bons conseils. C’est aussi pour ça qu’il était favori pour 2030. Associé à deux pays voisins avec lesquels il était lié par l’histoire et dorénavant par l’avenir.

Par Larbi Bargach

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